PANNEAU DE LA RAMPE D 40. –
1. Lorsque Marie
fut parvenue à sa quatorzième année, le pontife
voulut, selon l'usage, la renvoyer dans sa famille, pour être
légitimement mariée. Marie s'y refusa, parce qu'elle avait
voué à Dieu sa virginité. Devant une pareille nouveauté
si contraire aux idées du peuple Juif, les anciens convoqués
furent unanimement d'avis de consulter le Seigneur. Ayant donc prié,
le pontife entendit une voix qui répondit que tous les hommes
à marier de la maison de David aient à porter chacun une
verge sur l'autel, et que celui dont la verge germerait et sur laquelle
le Saint-Esprit en forme de colombe viendrait se poser, devrait être
fiancé à Marie. Tous vinrent donc, mais Joseph se trouvant
trop âgé pour épouser une si jeune vierge, fut le
seul à soustraire sa verge de l'épreuve. Aucune verge
ne fleurit, et le Seigneur de nouveau consulté répondit
que la verge de celui qui devait épouser Marie manquait. Joseph
ainsi trahi dut s'exécuter, et aussitôt sa verge se mit
à fleurir et une colombe vint se poser sur elle. – Dans
le temple, figuré par une suite d'arcades surbaissées
portées par des pilastres avec une porte amortie par une accolade
à crochets, est un autel couvert de deux nappes frangées
et d'un retable à trois ressauts, devant lequel se tient le grand
prêtre qui parait bénir, deux doigts levés. A côté
de lui, est un assistant imberbe, peut-être un lévite,
en robe demi-longue, fendue par devant et, serrée à la
taille, et coiffé d'un bonnet carré ; il tient un
livre fermé. Joseph s'avance vers le grand prêtre, tenant
solennellement à deux mains sa verge fleurie. L'artiste a oublié
de figurer la colombe. Le futur époux de Marie porte une longue
robe et un manteau à collet et capuchon relevé, attaché
sur le devant de la poitrine par un riche fermail ; il est barbu et
tête nue. Quatre autres prétendants suivent derrière
lui, tenant comme des cierges leurs verges stériles.
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