L'HISTOIRE QUE RACONTENT LES STALLES
Dans l'imagerie des stalles, on peut distinguer cinq
séries différentes.
La première, qui s'étend
sur la partie haute des jouées des deux maîtresses stalles
1 et 56, sur les parcloses qui séparent ces deux stalles de leurs
voisines, dans les petits groupes qui décorent la partie supérieure
de toutes les rampes des passages à travers les stalles basses
et enfin sur toutes les miséricordes (1), est consacrée
à l'histoire de l'Ancien Testament, de la Création
du monde à David, plus l'histoire de Job. Le choix des
sujets ne parait pas avoir été fait avec une méthode
bien rigoureuse : certains, comme par exemple l'histoire de Joseph,
ont été donnés avec un luxe de détails qui
suivent parfois la Bible verset par verset, d'autres sont à peine
indiqués, d'autres enfin, et non des moins connus, sont passés
sous silence (2).
Dans une deuxième série,
formée des bas-reliefs qui garnissent la partie inférieure
des jouées des maîtresses stalles 1 et 56 et le dossier
de ces mêmes stalles, des bas-reliefs qui garnissent les jouées
extrêmes des stalles hautes vers le sanctuaire en F et L,
et de ceux qui sont sculptés sur les rampes des passages
entre les stalles basses, se déroule l'histoire
de la Vierge Marie de sa Conception à son Couronnement,
empruntée à
la légende dorée et au Nouveau Testament (3).
La troisième comprend tous les appuie-mains
des parcloses entre les stalles. Ce sont de petits sujets de
genre ou de fantaisie laissés au choix de l'artiste.
A la quatrième série, appartiennent les
pendentifs et les culs-de-lampe (4) qui reçoivent
en avant les retombées des petites voûtes formant le dais
continu au-dessus des stalles hautes. Des bouquets de feuillages alternent
avec des groupes de personnages dont le choix a aussi été
laissé au caprice de l'artiste. L'alternance est combinée
de telle sorte qu'à un pendentif de feuillages correspond un
cul-de-lampe à personnages et réciproquement.
Enfin une infinité de figurines, religieuses ou profanes,
jetées çà et là à travers l'ornementation
des stalles, constituent une cinquième série.
Il est peu de stalles où la partie iconographique soit développée
avec autant d'ampleur. Sauf quelques rares exceptions, les sujets bibliques
ou légendaires ne sont pris que dans leur sens littéral,
en suivant l'ordre chronologique. Nous n'aurons donc, en général,
qu'à les décrire purement et simplement, sans leur chercher
d'intentions mystiques ou symboliques.